Elodie Hoarau, chargée de communication du CESER.
- Quel impact concret l’épidémie de coronavirus a eu sur l’activité du CESER?
Avec l'arrivée impromptue du coronavirus, l'activité du CESER aurait pu se mettre en sommeil (au regard des décrets et autres réglementations pris au niveau gouvernemental et qui ont permis à la collectivité régionale de faire fi dans cet état d'urgence des consultations obligatoires auprès de leurs conseils consultatifs). Mais le CESER de La réunion a choisi de poursuivre son activité, voire de l'accentuer et d'assurer pleinement son rôle de représentant de la société civile organisée. Aussi, même avec une configuration ajustée, le CESER a poursuivi ses missions de conseil, en prenant en compte prioritairement les enjeux et impacts que cette crise allait générer. Il a redoublé d'efforts pour être au plus proche du terrain avec les différents opérateurs de la société civile afin de pouvoir faire le relais entre les remontées des organismes qu'il représente et les autorités locales en charges de la gestion de la crise.
- Avez-vous pu rapidement mettre en place une continuité de service via le télétravail?
Côté administratif, l'équipe du CESER a déployé en collaboration active avec celle du Conseil régional un plan de continuité de l'activité via le télétravail et proposé, aux administratifs mais également à ses membres, de pouvoir poursuivre les commissions et réunions diverses via des plateformes de visioconférence. Cette période a également été le "bon" moment pour mieux faire appréhender les outils digitaux que nous avions récemment mis en place pour assurer la modernité et l'efficience des travaux de réflexions du CESER, notamment par la formation et l'usage plus systématique de notre Intranet. Nous avons également pris ce temps de confinement et de télétravail pour reconsidérer la place du télétravail au sein de la qualité de vie au travail en lien avec l'ARACT qui nous a accompagné. Une expérience mise à profit donc pour mieux envisager le retour, sans aucun doute, plus jamais comme à la normale, mais permettant de requestionner le sens de nos missions professionnelles et de prendre du recul sur notre manière de travailler en général en vue d'améliorer nos conditions.
- Etes vous revenus à un travail 100% en présentiel ou certaines personnes télétravaillent encore?
Nous sommes tous revenus en présentiel grâce à un protocole sanitaire assuré (fourniture de masque, gel hydroalcoolique, distanciation respectée et reconfiguration de l'occupation de l'espace). Mais il reste certains agents qui étaient déjà en télétravail partiel avant la crise qui ont repris selon cette même configuration.
- Deux mois après la sortie du confinement dû à la crise COVID, quel retour pouvez-vous faire sur cette période exceptionnelle?
A titre personnel mais aussi pour l’institution
A titre personnel, j'ai pu expérimenter le télétravail et voir que cette pratique pourrait également convenir à mes aspirations, selon certaines conditions, pour mieux envisager l'équilibre entre vie perso et vie pro.
Pour l'institution, cette période a permis d'expérimenter notre sens de l'adaptation et notre motivation, qui se sont exacerbés pendant cette phase, confirmant ainsi notre volonté d'agir, nous rappelant le sens même de notre implication : l'intérêt général, l'accompagnement et le conseil pour ouvrir la voie et éclairer l'action publique!
- Est ce que le CESER envisage de publier des études sur l’impact de cette crise à La Réunion?
Effectivement, comme stipulé plus haut, le CESER a été actif et poursuit aujourd'hui sa démarche pour "panser aujourd'hui et penser demain". Une première contribution accessible en ligne fait état des constats et questionnements issues de cette crise et sera très bientôt suivie d'une seconde contribution proposant d'associer la société civile pour proposer des recommandations.
- La prise en compte des pandémies va-telle devenir plus présente dans les orientations/recommandations du CESER?
Au delà de la prise en compte des crises de type sanitaire ou autres, le CESER avait proposé à la suite du mouvement des gilets jaunes fin 2018 une contribution intitulée "Notre manière réunionnaise d'agir pour Faire société et faire Territoire" dans laquelle il proposait plusieurs actions à mener pour faire de La Réunion une société agissante et préserver/retrouver son sens du vivre-ensemble selon plusieurs trajectoires (économique, sociale et du bonheur, environnementale, territoriale et démographique, éducative, alimentaire). C'est dans ce sens que le CESER poursuit ses réflexions en s'appliquant à lui-même ce qu'il a proposé dans cette contribution pour assurer une gouvernance partagée efficiente, une société réunionnaise en harmonie. Une ligne de conduite qui semble prendre encore plus de sens à l'aune des crises et pandémies auxquelles nous aurons sans doute encore à faire face. A retrouver également en ligne.
Comentarios